JE SUIS NÉE À LAUSANNE
EN 1959.
J’ai toujours vécu et travaillé à Lausanne, ma famille vient d’horizons différents : les Etats-Unis et la Grèce. Du côté de ma mère, il y a des artistes femmes : artiste peintre, chanteuse d’opéra, brodeuse, etc…Les hommes sont plutôt cartésiens.
Je suis psychothérapeute de base, et depuis une dizaine d’années, je peins. La psychologie et la peinture sont deux activités qui me sont intimement personnelles.
Au début, j’ai expérimenté la peinture figurative. Et petit à petit, je me suis détachée de ce qui m’apparaissait à l’extérieur, ’pour aller chercher mon monde intérieur. J’expérimente la peinture non figurative. Peut-être même, une peinture expressionniste abstraite. A chaque fois je tente d’exprimer l’essence de quelque chose. Peut-être des expériences vécues qui laissent des traces profondes tout au fond de moi et qui surgissent à l’extérieur. Une peinture avec des traces, des cicatrices, des bonheurs.
Je suis autodidacte, et pour moi c’est être libre. Libre d’essayer, d’expérimenter. Libre d’oser, de me tromper et de recommencer.
Mon processus artistique se voudrait instinctif, animal, et émotionnel.
Je peux passer des heures, des jours, des semaines sans peindre et c’est ok pour moi. Car dans mon monde intérieur, quelque chose se construit, se met en place à mon insu et tout à coup, je me mets à peindre et je peux peindre assez vite. Car il y a l’urgence du geste pour essayer de tenter de trouver pour un court instant cette esthétique avant que ma pensée prenne le dessus et risque de créer à ce moment, une pâle figure de ce qui est profondément ancré en moi entre le dehors et le dedans.
Ne pas copier l’environnement mais le voir puis l’inventer. Cela me met souvent dans une tension entre mon mouvement qui se veut libre, présent à ce qui est là, et ma pensée qui juge, qui compare, qui cherche à copier le monde visible, à mettre les formes, à mettre de l’ordre. Et dans toutes mes peintures, cette tension est présente. Est-ce qu’un jour mon mouvement sera totalement libre ? Et en même temps, cette tension permet le déséquilibre, cet endroit non maîtrisé, qui amène peut-être quelque chose d’intéressant, d’intriguant. Il paraît que la nature ne tolère pas la perfection.
Dans mes dernières peintures, j’utilise la couleur. C’est un élément de plus avec lequel jouer. L’intensité, la tension est encore plus présente. Ca ne se décrit pas, ça se produit. Je ne réfléchis pas aux couleurs que je veux mettre ni à ma composition. Des personnages apparaissent, et des histoires se dessinent. Des histoires de vie. Et c’est à cet endroit que j’aime jouer.
Comme support, j’utilise le papier. Je trouve le papier plus vivant, un peu comme une peau. C’estmalléable, fragile, ça peut se déchirer par endroit, se recoller, se froisser.
J’utilise la peinture à l’huile, la peinture industrielle, l’encre de chine. Et depuis peu, j’utilise surtout les pigments pour l’acrylique.
Une fois ma peinture terminée, le regard des autres va leur donner d’autres mouvements, d’autres émotions., d’autres histoires, une nouvelle peau. Tant mieux. Le jeu continue.